Guide pour préparer et suivre la migration de vos contenus web

Après avoir relu nos 10 conseils pour la réussite de votre prochain projet web, vous avez identifié que la migration de contenu est une étape cruciale et délicate. Vos contenus (textes, images, vidéos, documents…) étant les pièces centrales de votre site, vous devez anticiper ce que chacun va devenir. La réponse pouvant varier pour chaque élément !

Que vous partiez d’un site très structuré fait avec Drupal ou Wordpress pour une montée de version, d’un site fait sur mesure avec des types de contenu peu structurés sans CMS, nous vous avons listé les étapes clés pour préparer, réaliser et suivre la migration de vos contenus. 

Cet article n’est pas un guide SEO complet mais plutôt une proposition méthodologique.

Enjeux et objectifs #

S’il fallait résumer la migration de votre contenu à un seul enjeu, ce serait de s’assurer que votre contenu bien référencé le reste. Soigner ses sources de trafic étant une mission au long cours (surtout lorsque l’on fait du SEO éthique !), il est préférable de ne pas fragiliser la réputation de vos contenus existants.

Que ce soit quelques centaines de contenus comme plusieurs centaines de milliers, tous vos contenus ne sont pas égaux. Certains plaisent, sont fréquentés, et d’autres non. C’est la dure loi du référencement naturel. Il faudra séparer le grain de l’ivraie et faire des choix pour réécrire, garder ou supprimer vos contenus.

Vous l’aurez compris, une migration de contenu réussie requiert un temps non négligeable. Anticipez le dans le calendrier de votre projet !

Les étapes #

1/ Préparer #

Inventaire des contenus #

Votre migration débute par un travail de cartographie qui peut parfois devenir de la spéléologie (!). Prenez votre sac à dos avec tout ce qu’il vous faut, cela risque de vous occuper un moment.

D’un côté il faut dresser un tableau qui va lister tous les types de données que vous comptez avoir sur le nouveau site et de l’autre la source qui va alimenter ces données (cette partie fera l’objet d’un futur article dédié, contactez-nous si vous souhaitez en savoir plus ou être tenu au courant de sa publication).

Idéalement, renseigner aussi précisément que possible les critères pour retrouver ces contenus pour votre futur prestataire si ce contenu est mélangé à d’autres (ex : des actualités au milieu d’un type de contenu “Article”).

Attention à ne pas oublier dans votre réflexion toutes sortes de termes/listes qui pourraient servir de référentiel pour des listes (qu’on appelle aussi taxonomie). Quelques exemples : les catégories des articles, le référentiel des sources d’information, les autrices…

Pensez de même à vos éventuels nouveaux contenus qui n’existent pas encore, il faut leur prévoir une place sur le nouveau site.

Deux autres informations seront utiles à relever pour votre prestataire :

• documenter la complexité du type de contenu (le nombre de ses attributs ou interdépendances),
• recenser la quantité de chacun des types pour facilement pouvoir la retrouver.

Exemple :

Votre inventaire se termine après avoir fait le tour complet de vos contenus. Vous avez mérité une bonne pause avant de vous lancer dans la prochaine grosse étape.

Analyse des contenus #

La fonction SOMME de votre tableur préféré vous indique fièrement le nombre de contenus qui devront être migrés. Il peut être vertigineux selon le site. Il faut maintenant vous demander si tous méritent d’être migrés. Lors de l’inventaire vous avez fait un premier filtrage de haut niveau. Il va maintenant falloir réduire les mailles de plusieurs tailles.

Dans la mesure du possible, pour chaque contenu de chaque type, vous devez en évaluer la qualité et la popularité.
C’est le moment de mettre à profit les statistiques que vous collectez (en respectant le RGPD bien entendu) depuis tout ce temps pour repérer les contenus les plus populaires.

Pour la qualité, vous allez potentiellement devoir faire appel à vos collègues pour repérer et optimiser les contenus qui mériteraient d’être réécrits / remis au goût du jour pour vous partager le travail.

La finalité de cette étape est de s’assurer que les contenus les plus importants sont migrés et idéalement de faire le ménage des contenus devenus hors de propos, pas à la hauteur de votre expertise, afin de les retravailler. Les actualités d’il y a 8 ans ont-elles un intérêt à exister dans le nouveau site ? Cette fiche pratique est-elle toujours pertinente ?

Votre contenu a vocation à être lu, ce doit être le juge de paix pour décider de conserver ou non les documents / articles.
Dans le cas où vous déciderez de mettre à jour les contenus / documents, fixez dès le début s’ils seront réécrits avant ou après car autant éviter de faire un travail de migration s’il est jeté derrière. Pensez à mettre à jour l’inventaire réalisé à l’étape précédente si les contenus vont être réécrits et viendront d’un document type tableur plutôt que de l’ancien site.

Changement de nom de domaine #

Si dans la nouvelle version de votre site vous tombez dans un cas particulier qui consisterait à avoir un nouveau nom de domaine tout en gardant l’ancien pour d’autres usages, le plan de redirection peut être complexe. Pensez à l’anticiper. Demandez à l’équipe technique de vous sortir un rapport des domaines utilisés dans les liens absolus référencés dans votre contenu. Vous devrez identifier et nettoyer les contenus qui sont susceptibles de bouger pour ne pas figer leur domaine. Un exemple sera plus parlant : si j’ai un lien vers https://happyculture.coop/blog/mon-article et que demain je migre mon contenu sur https://blog.happyculture.coop/mon-article tout en devant garder https://happyculture.coop/blog/dautres-articles pour un usage dédié, mes liens risquent de ne plus être fonctionnels.

En prenant le temps de transformer les liens en liens relatifs (https://happyculture.coop/blog/mon-article devient /blog/mon-article), vous réduirez vos risques. Autre avantage, en utilisant des liens relatifs, vous pouvez faire une recette sans involontairement être redirigé(e) vers l’ancien site à cause d’une URL figée (mais pourquoi cet encart a-t-il disparu ?! Ah oui, je suis sur l’ancien site). Le module Drupal Linkit, est très utile pour gérer ce genre de cas, il simplifie l’insertion de liens vers votre contenu actuel !

2/ Réaliser #

Avez-vous pensé à tout ? #

Vous vous êtes attaché à passer en revue chaque contenu pour en déterminer son intérêt, il ne faudra pas perdre de vue que les contenus sont souvent accessibles par des pages de liste. La plupart des CMS offrent des pages de résultats paginés qui peuvent être filtrés mais il peut aussi y avoir du contenu structuré dans des dossiers avec une navigation interne. Pensez à analyser la popularité de ces pages dans le prisme de votre outil de statistique pour ne pas perdre les URLs les plus populaires.

Veiller au transfert de popularité #

Si on trie vos URLs les plus visitées par popularité, il est probable que l’on trouve une courbe de type longue traîne.

C’est le haut du panier qui sera à traiter en priorité, le complément étant secondaire et à traiter dans la mesure du possible de vos moyens humains.

Pour les pages clé, vous devrez vous assurer que les URLs du nouveau site correspondent aux anciennes URLs à l’identique ou qu’une redirection type 301 est apposée pour renvoyer le visiteur vers la bonne page. Toutes ces redirections seront consignées dans le plan de redirection. De préférence, ces règles seront à écrire au niveau du serveur web pour optimiser le temps de traitement. Dans certains cas pointus, les redirections devront être gérées au niveau de votre CMS lui-même.

Vous constaterez qu’on peut bien évidemment utiliser des jokers pour lister toutes les URLs enfant d’un chemin pour ne pas avoir à lister chaque page explicitement.

Au cours de la recette de la nouvelle version de votre site, vérifiez que les anciennes URLs sont bien redirigées comme prévu, n’attendez pas la mise en production pour le faire.

3/ Suivre le fruit de son travail #

Votre équipe technique a travaillé pendant plusieurs semaines à la mise en ligne de votre nouveau site, vient le moment de célébrer puis de surveiller que tout ce qui a été imaginé se passe comme prévu.

Faites un dernier tour sur votre plan de redirection pour tester que les pages d’atterrissage sont bien les bonnes et fonctionnelles.

Dans les heures qui suivent la mise en ligne, les robots d’indexation des moteurs de recherche doivent avoir le droit de parcourir les nouvelles pages (et ne pas indexer les éventuelles pages privées !).

Avec votre équipe technique, surveillez la présence d’éventuels liens morts ou boucles de redirections dans les journaux des serveurs ou avec des services/outils dédiés type Google Search Console ou Screamfrog SEO pour réagir rapidement en cas de problème ou d’oubli. Ce qui ne devrait pas arriver car vous avez attentivement suivi ce guide !

Prenez soin de votre contenu et dans votre nouvelle version, votre moteur de recherche préféré vous le rendra.